Les Crétois pratiquaient les Jeux athlétiques, comme en témoignent de nombreux bas-reliefs. Mais c'est sur le continent, en Grèce, que la confrontation physique s'institue et que des compétitions périodiques sont fondées : tous les ans, les Grecs de toutes les cités se rassembleront dans des sites grandioses à vocation religieuse et sportive pour se mesurer pacifiquement. | |
Le Jeux et les rituels funèbres | |
1.1 L'origine crétoise des Jeux athlétiques | |
Le combat à vocation sportive (athlôn)
a pris naissance dans le monde méditerranéen vers le XVe siècle
avant J.-C.. Dès cette époque, les Crétois prennent plaisir
à pratiquer la course à pied, le pancrace, le combat contre
les taureaux. La légende veut que, lorsque la Crète fut ravagée
par des invasions successives, les prêtres (les curules) au service
du culte de Rhéa et de Kronos aient débarqué sur les
côtes du Péloponnèse, apportant avec eux sur le continent
les traditions des Jeux qui allaient s'y perpétuer.
Après plusieurs siècles, Homère renouvela avec cette tradition dans ses épopées (Les Jeux d'Ulysse). |
Les Jeux d'Ulysse |
1.2 L'instauration des Jeux olympiques et de la trêve sacréeUne rapide évocation des origines des Jeux relève de la gageure. En effet les traditions sont aussi nombreuses que les cités et les auteurs ont contribué à entretenir cette complexité : c'est le cas par exemple du poète Pindare (mort en 438 av. J.-C.) et de l'écrivain Pausanias (IIe siècle ap. J.-C.). Nous retiendrons parmi ces traditions mythologiques celle de Pélops. On sait par la mythologie, que Pélops, fils de Tantale, avait instauré des Jeux en Élide. La légende raconte qu'il épousa Hippodamie après avoir vaincu son père, Oenomaos, dans une course de char. Pélops régna sur l'Élide et célébra des Jeux à Olympie pour remercier les dieux et pour se purifier du meurtre de son beau-père. Hippodamie créa les Jeux héréens dédiés à la déesse Héra, et réservés aux femmes. | |
Compétitions et violences guerrières |
C'est au VIIIe siècle avant J.-C. que les Jeux entre dans
l'Histoire encore teintée de légende. La peste a ravagé le Péloponnèse : le
roi d'Élide, Iphitos, a dû se résoudre à consulter la Pythie, l'oracle de Delphes,
pour lui demander comment débarrasser son pays de la catastrophe qui l'accable.
La Pythie lui répond que les dieux interviendront s'il rétablit les Jeux olympiques
(Première olympiade : 776 avant J.-C.) : ce qui laisse supposer que les Jeux
existaient déjà sous une forme incertaine. Cette aventure scellée par une trêve sacrée conclue entre l'Élide et la redoutable Sparte, dura près de dix siècles et constitue le premier patrimoine sportif de l'humanité. Olympie demeura donc inviolable durant les Jeux sacrés. Élis reçut la direction des Jeux olympiques et tous les quatre ans la trêve (ekecheiria) était respectée. |
La paix olympique ne fut violée qu'à deux reprises en 1000 ans. Le reste du temps rien ne détourna les Grecs de leurs Jeux. (compétitions et violence guerrière) | |
1.3 Les autres Jeux panhelléniquesSi les Jeux olympiques sont les compétitions antiques les plus connues, ils ne furent pas les seuls. Existaient un grand nombre de compétitions dont les plus connues et les plus fréquentées étaient les Jeux pythiques, les Jeux isthmiques et les Jeux néméens, compétitions panhelléniques ouvertes à tous les Grecs. L'origine de ces quatre principaux concours était funéraire, des Jeux ayant à l'origine célébré la mort d'un héros. Les récompenses étaient toujours modestes : le vainqueur reçoit à Delphes une couronne de laurier ou de palmier et quelques pommes, à l'Isthme une couronne de branche de pin, à Némée une couronne de céleri et à Olympie une couronne d'olivier. Ces Jeux ne se conçoivent, on l'a vu, que dans un monde en paix, les pèlerins, les athlètes, ne pouvant traverser pour accéder aux lieux sacrés des cités en guerre. Les théores chargés d'annoncer les Jeux partent six mois à l'avance. Les athlètes disposent de six mois pour retourner dans leur pays en toute tranquilité. Les sanctuaires de Némée et de l'Isthme ne furent jamais aussi riches que ceux d'Olympie et de Delphes, peut-être parce que les Grecs ne voulaient pas accroître la puissance de Corinthe et d'Argos qui les géraient, ne redoutant rien par ailleurs de Delphes et d'Élis. | |
Schéma du sanctuaire de Némée Le sanctuaire d'Isthme |
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