Les adversaires les plus virulents parmi les auteurs chrétiens écrivent de la
fin du IIe à la fin du IIIe siècles de notre
ère, tels Tertullien, Lactance, Clémant d'Alexandrie. On remarque une certaine constance dans les arguments présentés et, curieusement, un désintéressement progressif des Pères (théologiens) vis-à-vis des spectacula. Enfin notons que la plupart des critiques des chrétiens avaient déjà été formulées par les auteurs païens (Varron, Suétone, Cicéron, Sénèque). Les chrétiens ont condamné les spectacula pour plusieurs raisons :
| |
Certains auteurs parlent en connaissance de cause. Augustin en effet aimait
les jeux dès son plus jeune âge ; il a assisté aussi à des munera dans
l'amphithéâtre, à des courses de lièvres dans la campagne carthaginoise et à
des combats de coqs. Mais c'est incontestablement le théâtre qui l'avait le
plus fasciné. Toutefois les textes bibliques et des Pères ont utilisé le stade et l'amphithéâtre comme les lieux de la lutte chrétienne face au mal. Dans le martyre, le chrétien est, comme dans l'arène, l'athlète du Christ face à Satan, comparé à un gladiateur (Tertullien, De anima, 57) et les spectateurs de cette lutte sont les démons et les anges. Cf. Michel Mat, «Jeux d'amphithéâtre et réactions chrétiennes de Tertullien à la fin du Ve siècle», Spectacula I. Gladiateurs et amphithéâtres, Paris, Imago, 1990, 316 p. |