Le Colisée de Rome

« Tant que le Colisée sera debout, Rome sera debout ; quand le Colisée s'écroulera, Rome s'écroulera ; quand Rome s'écroulera, le monde entier s'écroulera.» (Bède le Vénérable VIIIe siècle ap. J.-C.)
L'Amphithéâtre de Flavien, communément appelé Colisée, est un des monuments les mieux enracinés dans la mémoire historique de Rome : il doit ce succès à sa taille monumentale et à son architecture qui en ont fait le symbole de «la ville éternelle». Ce lieu mythique, signe de la mégalomanie des empereurs et de la grandeur de Rome, n'a donc cessé de recevoir des visiteurs, des spectateurs des jeux romains aux touristes aujourd'hui.

1. L'histoire d'un monument prestigieux

Sa construction

La construction de l'amphithéâtre de Flavien débuta sous l'empereur Vespasien (69-79) et fut achevée par Titus (79-81) en 80 ap. J.-C. Grâce à lui, Rome fut pour la première fois dotée d'une arène à la hauteur de la réputation de ses jeux. En effet, ceux-ci se déroulaient auparavant au Forum Romain, puis ils eurent lieu dans l'amphithéâtre de Titus Statilius Taurus, enfin dans un bâtiment en bois provisoire que Néron avait fait construire sur le champs de Mars après l'incendie de Rome de 64 ap. J.-C, qui avait ravagé le précédent amphithéâtre. Le Colisée fut construit au milieu d'une large vallée, entourée par les hauteurs de Palatin, de l'Esquilin et du Caelius.

Un colosse

L'amphithéâtre Flavien ne reçut son nom de Colisée qu'au Moyen Âge (XIe siècle) : ce nom dérive de la statue colossale de Néron située tout à côté. Il était couramment appelé auparavant «amphithéâtre des Césars» (Amphithéâtrum Caesarum).

Mais le bâtiment portait bien son surnom de colosse : l'enceinte extérieure s'élevait sur quatre étages d'environ 49 mètres (le Stade de France fait «seulement» 46 mètres de haut). Ces étages correspondaient, à l'intérieur, aux différents secteurs des gradins. Les trois premiers étages étaient formés de 80 arcades encadrées des semi-colonnes à chapiteaux. Des *pilastres corinthiens divisaient le quatrième étage en 80 panneaux. Chaque panneau était pourvu de trois *corbeaux, destinés à supporter les poutres de bois où était fixé le *velum (toile protégeant une partie du public). Le bâtiment d'un périmètre de 450 mètres, pouvait contenir 50 000 spectateurs.

La distribution des places

Les entrées étaient indiquées par des numéros gravés au-dessus des arcades, encore visibles de nos jours. Un système complexe de rampes et de passages permettait au public de rentrer et de sortir facilement, mais il garantissait surtout le respect de la distribution des places, rigidement préétablie et organisée par classes sociales. les Romains ont perfectionné et généralisé ce type de structure de la façade avec des voûtes, creusées de galeries et de passages : édifices à «structure creuse» selon l'historien J.-C. Golvin.

L'entrée aux jeux était libre. Mais chaque citoyen possédait une plaque sur laquelle étaient indiqués sa place et le parcours à suivre pour y accéder : le numéro de l'arcade d'entrée, celui du *maenium (quartier de la tribune) et celui du gradin.

L'arène et les souterrains

On accédait à l'arène par deux entrées, situées à l'extrémité du grand axe :
Par de petits escaliers raides situés aux deux entrées, on accédait facilement aux souterrains : là étaient enfermés les fauves et était entreposé l'équipement nécessaire au déroulement des jeux. Les structures souterraines divisées en quatre quartiers, donnaient sur des couloirs et des salles. Pour monter à la surface les appareils scéniques lourds et compliqués, on se servait d'un système de contrepoids et de plans inclinés. Le couloir central reliait le Colisée au Ludus Magnus, la caserne des gladiateurs.

Les jeux

Les spectacles qui avaient lieu au Colisée étaient essentiellement des combats de gladiateurs (*munera) et des simulations de chasse aux animaux sauvages (*venationes) entre des hommes et des animaux ou entre des bêtes féroces. L'inauguration solennelle dura plus de cent jours consécutifs : plus de mille bêtes sauvages furent alors tuées pour l'occasion . On organisa également dan sl'amphithéâtre des simulations de combats navals (*naumachia).

 

Le Colisée était le modèle architectural à suivre pour la plupart des amphithéâtres de l'Empire romain (par exemple celui d'Arles).

2. De l'abandon et la rénovation du Colisée

Quand l'amphithéâtre perdit ses fonctions originelles (dernières venationes en 523 ap. J.-C.), ses structures se dégradèrent.
On transforma d'abord les pièces donnant sur les couloirs circulaires du rez-de-chaussée en habitations. On pilla ensuite le monument de tout ce qui pouvait être réutilisé, notamment le revêtement de marbre. Puis, entre le XIIe et le milieu du XIIIe, l'édifice fut englobé dans la forteresse de la famille Frangipane.

Dans la première moitié du XVe, des humanistes romains réclamèrent en vain une politique de protection : la récupération continua au profit des autres chantiers comme celui de la basilique Saint-Pierre. L'Église fit ensuite de l'arène un lieu consacré : elle y construisit au début du XVIe une chapelle et installa sur son pourtour les stations d'un chemin de Croix (en 1720).

Entre le XVIIe et le XVIIIe, les démolitions ralentirent et les premiers travaux de restauration commencèrent au XIXe. On entreprit alors des fouilles systématiques, confiées à Carlo Fea (1812 -- 1815) et à Pietro Rosa (1874 -- 1875) : on mit à jour les structures souterraines de l'édifice et on supprima la chapelle et le chemin de Croix. Plusieurs chantiers furent organisés tout au long du XIXe, entrepris notamment par Giuseppe Valadier, G. Salvi, L. Canina) : on releva notamment l'enceinte extérieure à l'ouest. Dans les années 1930, on restaura les gradins et les souterrains.

3. Le Colisée et la Rome moderne

Aujourd'hui, le Colisée est toujours étroitement enserré dans le tissu urbain dans la ville. De nombreux visiteurs l'admirent sur la piazza del Colosseo.


Bibliographie


Contacts

Visite du Colisée
Tél. : 06/70.04.261
Entrée : 10 000 l

Liens avec d'autres sites :

  • http://www.unicaen.fr/Rome/geographique/colisée.html
  • http://www.ukans.edu/history/index/europe/ancient_rome/F/Gazetteer/Places/Europe/Italie/Lazio.Roma/Rome/Colosseum/home.html
  • http://www.comune.Roma.it/COMUNE/culltura/monumenti/colosseo.html
  • http://www.athenapub.com/romeanc.htm#ImageArchive:Rome


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