L'amphithéâtre de Cagliari

1. Fouilles et découvertes

Une architecture adaptée au relief

Presque ignoré jusqu'au XIXe siècle, l'amphithéâtre de Cagliari est le seul édifice de ce genre qui soit resté en bon état en Sardaigne.

Il est implanté dans le vallon de Palabanda, sur la pente de la colline de Buoncammino, à la périphérie immédiate de la ville antique. La topographie locale a conditionné l'orientation nord-est/sud-ouest de l'édifice.

La plus grande partie du monument a été creusée dans la roche : l'arène, les hypogées*, les pièces de service, les ambulacres* et les escaliers internes. De même que les gradins et la cavea*, sauf au cas où cela n'était pas possible, ils étaient alors appuyés contre la pente du vallon à l'aide de substructions. Seuls les deux secteurs aux extrémités de l'ellipse étaient entièrement maçonnés. L'édifice étant resté depuis toujours à découvert, il a servi au fil des siècles, de carrière, et ces secteurs maçonnés ont presque entièrement disparu.

Les restaurations

En 1940, l'amphithéâtre a été restauré sous la direction du professeur Doro Levi: de considérables travaux de reconstruction exécutés en blocage de tuf ont été réalisés sur le podium et l'hémicycle Sud-Est de la cavea*.

En 1984-85, une nouvelle restauration a entraîné la construction de passages pour le public en matériaux et couleurs en fort contraste avec l'édifice ancien.

 

2. L'édifice

L'arène et les gradins

L'amphithéâtre a des dimensions modestes : les axes de l'arène mesurent 46,20m et 31m. En revanche, la cavea*, divisée en trois moeniana*, a une hauteur considérable et une pente assez raide :

  • Le premier moenianum* comprend six rangs de gradins et est en grande partie creusé dans le calcaire. Une praecinctio* et un balteus* séparent le premier du deuxième moenianum*.
  • Le deuxième est divisé en cunei* par des petits escaliers et possède 7 ou 8 rangs de gradins. Le deuxième moenianum* est délimité en haut par une preacinctio*.
  • Le troisième, dont on conserve seulement une partie au Sud-Est, comprenait six rangs de gradins et était couronné par une dernière praecinctio*.

Les voies d'accès

L'arène est creusée dans la roche et comprend trois souterrains. Huit portes s'ouvrent dans le mur du podium et assurent la communication avec la galerie inférieure, à l'intérieur de laquelle on remarque, en face des portes, quatre grandes niches quadrangulaires.

De l'ambulacre*, on accède à deux pièces de service, aux extrémités de l'axe mineur, ainsi qu'à des passages et escaliers menant respectivement aux couloirs hypogéiques* et aux vomitoirs* du premier moenianum*. La pièce du sud-est est trapézoïdale et est couverte par une voûte en berceau : un bassin quadrangulaire délimité par des dalles est creusé dans le sol, et de la voûte, s'ouvre une lucarne.

La pièce au Nord-Ouest, de petites dimensions, présente un plan rectangulaire et est également creusée dans le sol.

Une autre pièce, de service, est localisée à l'Est et se trouve à un niveau supérieur, à laquelle on accède par un couloir partant de la galerie inférieure.

Deux grandes ouvertures donnant accès à l'arène se trouvent aux extrémités du grand axe : il semble toutefois que seule la méridionale ait été en communication avec l'extérieur. L'autre mène à une vaste pièce avec des niches à plan rectangulaires creusées dans les murs.

Sous l'arène se trouvent deux couloirs perpendiculaires entre eux, dont le sol est au même niveau que celui des fosses. Le premier, qui suit le petit axe, coupe les fosses et on y accède par les escaliers évoqués plus haut. Le second prolonge la grande ouverture centrale de l'arène.

Une datation approximative

La datation possible de l'édifice est le Ier siècle après J.-C., d'après les observations faites sur les structures en comparaison avec les amphithéâtres semblables en Italie et dans la Narbonnaise par Paola Pala, auteur d'une communication sur le sujet.



Bibliographie

  • En français :
    • Lamarmora, A., Voyage en Sardaigne, III, Paris, 1840, pp.529-530.
    • Valéry Paul, Voyage en Corse, à l'île d'Elbe et Sardaigne, II, Paris, 1838, pp.210-211.
  • En italien :
    • Crespi, V., Studi critici e restituzione dell'anfiteatro romano di Cagliari, Cagliari, 1888.
    • Loddo, R., L'anfiteatro romano di Cagliari, Cagliari, 1919.
    • Maetzke, G., «Archittetura romana in Sardaigna», Bollettino del centro di studi per la storia dell'architettura, 17, Roma, 1961, p.57.
    • Manzi, L., «Anfiteatro romano di Cagliari», Avvenire di Sardaigna, n°34, 1890.
    • Rinonapoli, Nell'anfiteatro di Cagliari, Benevento, 1901.
    • Spano, G., Guida della città e dintorni di Cagliari, Cagliari, 1861, pp.353--355.
    • «Anfiteatro di Cagliari e spattacoli che in esso si tenevano», BAS, VII, 1861--1862.
    • Spano, G., Storia e descrizione dell'anfiteatro romano di Cagliari, Cagliari, 1868.
    • Tocco, E.L., «Anfitatro di Cagliari», Bull.Inst., 5, Roma, 1866-167, pp.121--123.

Retour