Dans le dictionnaire de l'Académie le mot jeu n'a pas la même signification
au singulier et au pluriel.
Au pluriel il désigne les spectacles publics des anciens : les Jeux olympiques,
les Jeux romains. Au singulier, il correspond à une idée de divertissement,
de détente, de récréation.
Avec le Moyen Âge ce dernier jeu, conçu comme une divertissement, domine. On
passe à une autre dimension du jeu : après les Jeux olympiques où le désintéressement
et l'effort l'emportent, les ludi romains où le spectacle domine, le
Moyen Âge et l'époque moderne voient se mutiplier les jeux qui réjouissent petits
et grands dans un espace déterminé. On sort de la sphère du public.
Dans cette diversité on peut distinguer différents types de jeux : |
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Le jeu peut être une activité privée, individuelle, un passe-temps seigneurial
- D'autres jeux se déroulent entre individus ou groupe familiaux qui s'affrontent
de manière conviviale : joueurs de paume, joueurs de boule. Mais ces jeux deviennent
parfois de véritables matchs régionaux, réunissant en terrain neutre les habitants
de plusieurs paroisses, soucieuses de défendre leurs couleurs. Ces jeux se déroulent
alors selon une périodisation annuelle à une date précise, parfois dans un contexte
religieux. Ils ont leur propre règle et se déroulent entre hommes dans une atmosphère
de fête, de banquet, de beuveries...
- Enfin on appelle jeu une activité sans recherche véritable d'affrontement, à
caractère intellectuel et religieux, de forme théâtral.
Cf. Annie Saunier, «S'esbattre ou se battre, de quelques «jeux» et de leurs
conséquences à la fin du XIVe siècle», dans Jeux,
sports et divertissements au Moyen âge et à l'âge classique, Chambéry, éditions
du CTHS, 1993, pp. 67-75. | |