Critique des philosophesCertains Romains, surtout dans les classes supérieures n'aimaient pas le cirque. Ce dégoût de l'élite pour les spectacles du cirque trouvait sa justification dans les philosophies épicuriennes et stoïcienne dénonçant la fascination morbide que la fortune exerce sur les hommes. Pour ceux qui doivent se libérer des passions, l'espoir et la crainte, le cirque est l'école du vice. Mais paradoxalement certains philosophes cultivaient une horreur fascinée pour les spectacles des jeux et les utilisent sans cesse dans des comparaisons pour montrer les hommes ballottés par la fortune. Sénèque notamment, dans le De brevitate vitae décrit avec horreur les fastes de Pompée :« qui croit mémorable un spectacle où l'on tue des hommes de façon inédite. Ils s'étripent ? C'est trop peu. Ils sont mis en pièce ? Encore trop peu : faisons-les broyer par l'énorme masse des animaux (il s'agissait d'éléphants) !» Regard amusé des satiristesD'autres auteurs, comme Juvénal, ont décrit avec ironie les combats du cirque, et surtout les goûts extravagants des empereurs.Éloge des poètes ?Rares sont les auteurs qui ont vraiment fait l'éloge des Jeux du cirque et de l'amphithéâtre.Le «Livre des spectacles» de Martial demeure quant à lui controversé et il n'a guère apporté la gloire à son auteur : on y a vu souvent un tissu de flagorneries adressées, à tort, à l'empereur Domitien. Mais ce livre inclassable a l'immense intérêt de mettre en valeur la dimension première des combats de l'amphithéâtre : le plaisir du spectacle. «Où trouver une nation assez reculée, un peuple assez sauvage, César, pour ne pas fournir de spectateurs à sa capitale ?... L'Arabe est accouru, les Sabéens sont acourus, et les Ciliciens ont été aspergés de la rosée de leur propre safran... Divers sont les langages de ces peuples : mais ils s'accordent tous entre eux, César, quant ils te proclament le vrai père de la patrie.»(Martial, Spectacles, III) |